CORPUS DELICTI ou les Peurs de l’Homme Moderne
DOI:
https://doi.org/10.12795/futhark.2021.i16.07Palabras clave:
Dictature et droits fondamentaux, santé pour tous, biopolitique, instrumentalisation de la peur, crise Covid-19Resumen
Les peurs de la société contemporaine abordées par l’auteure contemporaine Juli Zeh dans son ouvrage Corpus Delicti et les connexions avec l’actualité sanitaire, politique et juridique. La santé parfaite ou la vie sans maladie est assurée à tous les citoyens par un régime autoritaire, la MÉTHODE, en apparence parfait pour relever ses citoyens de la peur de virus, de bactéries et de la moindre sensation douloureuse. La peur de maladies fournit au pouvoir l’instrument pour fonder et légitimer une dictature qui sape les droits individuels au bénéfice de l’intérêt commun, la santé parfaite pour tous. Pouvons-nous voir, dans ce scénario pensé par Juli Zeh en 2009, une prédiction de la crise Covid-19, tel que nous la vivons et subissons aujourd’hui? Est-ce notre peur de la maladie et de la mort qui nous amène à accepter la restriction, voire suppression, de nos droits individuels de mouvement, de réunion, de formation? Est-ce notre peur de voir nos corps diminués tels de ne plus répondre aux canons dictés par la société? Ne sommes-nous pas en train de cautionner le concept de la « biopolitique », introduit par Michel Foucault et développé par Giorgio Agamben? La corporalité de l’homme moderne avec toutes ses peurs qui s’y rattachent – peur du jugement d’autrui, de la faiblesse et de l’échec physique, de la maladie et de la mort, de la vieillesse - semble prendre le dessus sur la part spirituelle et intellectuelle qui nous anime et nous livre, ainsi, « nus » et « dépourvus » aux politiques gouvernementales qui s’évertuent à instrumentaliser nos peurs. Exemple de la gestion française de la Crise Covid-19.
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